Aude : 13 ans après la fermeture de la dernière usine d’embouteillage, les eaux d’Alet seront-elles bientôt de nouveau mises en bouteille ?
La commune d’Alet-les-Bains et l’intercommunalité du Limouxin lancent un appel à manifestation d’intérêt pour valoriser la ressource en eau minérale naturelle. Autrefois exploitée, sa mise en bouteille s’est arrêtée en 2011, sans pouvoir reprendre en raison de conflits. Deux "grands groupes" ont d’ores et déjà déposé leur candidature.
L’histoire des eaux d’Alet semble repartie sur de bons rails. Depuis le 9 avril et jusqu’au 17 mai, la Communauté de communes du Limouxin a lancé un appel à manifestation d’intérêt appelé "Valorisation de la ressource en eau minérale naturelle d’Alet-les-Bains ". Autrement dit, 13 ans après la fermeture de la dernière usine d’embouteillage, les élus locaux relancent le projet.
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"La valorisation de cette ressource naturelle représente un réel enjeu pour notre territoire, souligne Ghislaine Tafforeau. Que ce soit dans l’embouteillage de cette eau, comme à plus longue échéance la création d’un véritable pôle thermal avec Rennes-les-Bains, les retombées potentielles sont cruciales". Pour la maire d’Alet-les-Bains, l’appel à manifestation d’intérêt est une bonne nouvelle, après plusieurs années de déconvenues.
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Pour rappel, plusieurs entreprises s’y sont essayées, comme la coopérative laitière 3A jusqu’en 2006, ou de l’ancien président du Toulouse football club Olivier Sadran jusqu’en 2009. Des firmes internationales avaient également montré un intérêt certain, mais aucun projet n’avait jusque-là pu aboutir. En cause, notamment, les recours judiciaires de l’association Avenir d’Alet.
Une usine implantée à Limoux
Des épisodes dont la commune d’Alet ainsi que l’intercommunalité du Limouxin qui porte elle aussi le projet semblent avoir tiré des leçons. Dans le dossier détaillant l’appel à manifestation d’intérêt, plusieurs points auparavant pointés du doigt par les opposants ont été a priori anticipés et résolus.
La potentielle usine d’embouteillage ne s’implantera pas sur la commune d’Alet, mais sur la commune de Limoux. Située sur le lieu-dit "Massia", à proximité de la Tuilerie Monier, cette surface de quelque 12 000 m² est en passe d’être achetée par l’intercommunalité. "L’investissement des collectivités territoriales sur le projet permet d’en solliciter d’autres comme la Région, mais également de sécuriser cette ressource", précise Pierre Durand, président de l’intercommunalité.
Les collectivités gardent la main
En effet, outre le terrain, la Communauté de communes sera également propriétaire de la canalisation. Estimée à 4,36 km de long, celle-ci devrait être réalisée avec le soutien financier de la Région Occitanie. La source et le forage de l’eau minérale, resteront la propriété de la commune d’Alet-les-Bains. "Il est important de garder ces trois éléments en propriété publique, car cette valorisation de la ressource ne doit pas se faire aux dépens de la ressource en eau ni des usagers, surtout dans les circonstances actuelles", insiste Ghislaine Tafforeau, en faisant référence aux dernières sécheresses qui touchent l’Aude.
Un débit maîtrisé
L’exploitation en elle-même sera également contrôlée en ce sens : bien que le débit actuel mesuré de la source soit de "400m3/h soit l’équivalent de celui du lac Léman", le débit maximum associé à l’activité sera limité à 30m3/h et le prélèvement ne pourra pas dépasser les 200 000m3 annuels. "Il faut préciser également que cette exploitation n’impactera pas l’alimentation en eau potable sur les communes de Limoux et d’Alet, ajoute Pierre Durand. Ce ne sont pas les mêmes canalisations".
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Une fois les inscriptions clôturées, les élus et techniciens devraient passer "au moins trois mois" à étudier les dossiers. Deux "grands groupes" auraient déjà manifesté leur intérêt pour le projet, mais pas question pour le moment de dévoiler leur identité. Le candidat sélectionné devrait déboucher sur un "protocole d’accord" qui devrait s’étaler sur au moins un an.
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