Projet de golf de la Villeneuve-de-la-Raho : "Non seulement l’inversion des travaux est attaquable, mais aussi condamnable"
La Raho se désespère. Toujours pas de fumée blanche ou noire au ministère de la Transition écologique sur le projet de golf de Villeneuve-de-la-Raho. Mais une hypothèse de travail qui prend du volume : un feu vert à la construction des 600 logements prévus et une mise en sommeil temporaire des 18 trous du parcours golfique face à la sécheresse qui frappe les Pyrénées-Orientales. "Une solution attaquable et condamnable juridiquement", prévient un des opposants Pierre Bolte.
Golf ou pas golf à Villeneuve-de-la-Raho ? Près de deux mois après la visite du ministre de la Transition écologique, toujours pas de verdict. Mais une tendance forte : l’inversion du calendrier des projets. En clair, la construction des 600 logements deviendrait prioritaire et le parcours de 18 trous patienterait encore. Cette dernière hypothèse est bien une piste de travail, prioritaire même. Son objectif : apaiser la colère des opposants à la construction d’un cinquième golf dans un département frappé de plein fouet par la sécheresse, repousser une échéance impopulaire, mais aussi donner l’impression de ne pas céder sous la pression, et jouer la montre en misant sur l’épuisement de la contestation. À l’image de l’échec de la mobilisation lors du "bal des golfeurs", le 14 avril 2024. La manifestation ludique des opposants n’avait réuni que 400 personnes, dix fois moins que le premier rendez-vous du 16 mars. Pour mémoire, les promoteurs comptent implanter un parcours de 18 trous, 600 logements et un hôtel sur une superficie de 150 hectares entre le lac de la Villeneuve-de-la-Raho et le mas Palégry, en direction de Perpignan.
"L’article 4 du Traité de concession stipule clairement que "la réalisation de l’équipement golfique est une condition à la poursuite de l’opération immobilière"
"Cette hypothèse d’inversion du calendrier des travaux est non seulement attaquable, mais condamnable", milite Pierre Bolte, un proche des propriétaires expropriés entre Perpignan et Villeneuve-de-la-Raho. "Le traité de concession et la Délégation d’utilité publique ne souffrant d’aucune interprétation. En clair, il faut que le golf se fasse avant le projet immobilier. L’article 4 du Traité de concession stipule clairement que "la réalisation de l’équipement golfique est une condition à la poursuite de l’opération immobilière". Une décision inverse du ministre Christophe Béchu irait à l’encontre. "Dans ce cas, la DUP serait vidée de son sens et facilement attaquable".
"Que dire des 200 emplois sans golf"
Les propriétaires expropriés, en conflit sur les indemnisations proposées, pourraient alors "exiger que les terrains leur soient restitués ou qu’ils leur soient payés au prix du marché foncier. Un montant bien supérieur à l’indemnité d’expropriation qui leur a été accordée". Pierre Bolte ne stoppe pas là sa démonstration. "Il faudrait de surcroît que le Plan local d’urbanisme soit modifié pour que les terrains d’emprise des constructions de logements soient déconnectés de la réalisation du golf. Plus que compliqué alors que le juge de l’expropriation les a qualifiés de terrains en situation d’urbanisation bloquée".
Dernier argument avancé : l’impact social. "Que dire des 200 emplois directs et indirects régulièrement avancés par madame la maire (Jacqueline Irles) qu’elle ne manque pas de mettre sans cesse en avant. Sans golf, l’hôtel ne verrait pas le jour, ni les autres services liés. La duperie serait alors totale". La balle est dans le camp du ministre qui tarde à préciser son calendrier. Et son verdict…
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