Festival Dans ma Cité – Entretien avec Léa Lisa, l’une des pionnières de la house en Europe : "Je me suis toujours battue contre le cliché de la femme DJ"

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  • Léa Lisa, l’une des pionnières de la house music en Europe, mixera dans le cadre du festival Dans ma Cité le dimanche 19 mai. Léa Lisa, l’une des pionnières de la house music en Europe, mixera dans le cadre du festival Dans ma Cité le dimanche 19 mai.
    Léa Lisa, l’une des pionnières de la house music en Europe, mixera dans le cadre du festival Dans ma Cité le dimanche 19 mai. DR - DR
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Considérée comme l’une des pionnières de la house music en Europe, Léa Lisa a répondu à nos questions dans le cadre de sa participation le dimanche 19 mai au festival électro carcassonnais Dans ma Cité.

Comment êtes-vous tombée dans la marmite du DJing ?

Ça remonte au début des années 1990. J’ai commencé à fréquenter les clubs assez jeune. J’avais un père qui sortait beaucoup et qui avait ses entrées un peu partout. C’est comme ça que j’ai découvert le monde des discothèques comme on appelait ça à l’époque. En 1995, j’ai commencé à vouloir mixer et à m’acheter des platines. À cette époque, je vivais dans le sud de la France entre Nice et Cannes et grâce à mon petit réseau local, j’ai commencé à tourner un peu. À cette période, on n’était pas beaucoup, la musique électronique, c’était plutôt un milieu alternatif. Ça se passait soit dans des rave parties ou dans des clubs loués par des promoteurs. C’était une toute petite industrie. Avec le temps, ça a commencé à bien marcher pour moi. J’ai commencé à faire des tournées en signant dans une grosse agence de booking…

Qu’est-ce qui vous a attiré dans ce monde-là ?

J’ai arrêté l’école très tôt. Je me suis retrouvée un peu livrée à moi-même. J’ai commencé à sortir et c’est comme ça que j’ai découvert la faune assez diversifiée de la nuit. J’aimais bien cette musique mais aussi cette communauté. Quand la house music est entrée dans ma vie, ça a tout de suite été un coup de cœur. Par contre, je n’ai jamais aimé le monde la nuit pour les clichés qu’il représente. Je n’ai jamais bu une goutte d’alcool et je n’ai jamais fumé de ma vie. Je n’ai jamais pris de drogue non plus. Ce cliché du monde de la nuit m’embête un peu. On peut tout à fait être sain et vivre de sa passion dans cet univers.

Vos pairs et les médias spécialisés vous qualifient de pionnière de la house music en Europe…

Si moi je le dis, ça fait très "ego trip". On va dire qu’effectivement, j’étais l’une des premières en Europe à défendre la house. Je suis respectée pour ça. C’est en partie pour cela que j’ai atteint un rayonnement international, en fréquentant toutes ces légendes de la house qui sont devenues des amis. Il faut dire qu’à l’époque, nous étions peu nombreux.

Quel regard portez-vous sur le monde du DJing actuel ?

Maintenant, tout le monde est DJ. Avant, quand on voulait être DJ, déjà, il fallait investir dans des platines, il fallait savoir mixer avec des vinyles. Il fallait courir après les disques. Cela demandait un travail qu’il n’y a plus forcément aujourd’hui. Ça s’est tellement démocratisé que tout le monde s’improvise DJ. C’est devenu un business. Il y a beaucoup de gens qui cherchent de la notoriété facile. Je me suis toujours battue contre le cliché de la femme DJ. Aujourd’hui, il y a des top models qui se mettent à mixer, qui font des chorégraphies derrière les platines…

Il y a quelques semaines, vous sortiez votre première compilation "Many shades of house". Qu’est-ce que ce projet représente pour vous ?

En un mois, elle est déjà presque sold-out, c’est génial. Ça va faire bientôt 30 ans que je suis dans le monde de la musique. À travers les décennies, j’ai emmagasiné énormément de culture, de disques, de références. Peut-être parce que j’ai une fille de 26 ans elle aussi DJ, je trouve que l’un de mes rôles est de transmettre ce patrimoine qui moi m’a forgé. C’est ce que j’ai essayé de faire à travers cette compilation. Ce n’est pas une compilation snobinarde. Les disques que j’ai choisis, je les ai usés jusqu’à la corde.

Comment s’annonce la suite pour vous ?

Dans les prochaines semaines, j’ai un double vinyle qui va sortir sur le label allemand Smallville records. Je suis très contente d’avoir signé chez eux. Ce n’est pas une compilation, c’est une production. Ça sort le 21 juin.

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