Rugby : il y a 50 ans, ce drop du Biterrois Cabrol qui crucifia le RC Narbonnais en finale du championnat de France

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  • L’équipe de la finale. De g. à d., debout : Raymond Canaguier, Pierre Salettes, Jean-Pierre Hortoland, André Belzons, Alain Montlaur, Walter, Jean-Marie et Claude Spanghero. Accroupis : Henri Ferrero, Gérard Viard, Gérard Sutra, Jean-Michel Benacloï, Jo Maso, François Sangalli, Daniel Dumas.,
    L’équipe de la finale. De g. à d., debout : Raymond Canaguier, Pierre Salettes, Jean-Pierre Hortoland, André Belzons, Alain Montlaur, Walter, Jean-Marie et Claude Spanghero. Accroupis : Henri Ferrero, Gérard Viard, Gérard Sutra, Jean-Michel Benacloï, Jo Maso, François Sangalli, Daniel Dumas., Collection de l'Amicale des anciens joueurs du RCN. - Collection de l'Amicale des anciens joueurs du RCN.
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Les marqueurs des deux essais narbonnais du 12 mai 1974 au Parc des Princes, en finale du championnat de France de première division, contre l’AS Béziers, André Belzons et François Sangalli, ont accepté de revenir sur cette satanée partie à l’issue de laquelle les Audois durent s’incliner sur le score de 16 à 14. Terrible. Un demi-siècle plus tard, presque jour pour jour, c’est une nouvelle finale qui attend les "orange et noir".

Parce qu’à Narbonne, on continue régulièrement de l’évoquer, parce qu’on nous l’a raconté de mille façons, parce qu’on a toujours rêvé que son issue diffère, ce match est une sorte de mythe. Une finale entrée dans la légende malheureusement, pour le Racing Club Narbonnais, par la porte de derrière. Il y a 50 ans. C’était le 12 mai 1974. La première finale du championnat de France de première division au Parc des Princes. Elle opposait Narbonne à Béziers. Elle opposait deux ennemis. Elle opposait le beau jeu à la puissance, le romantisme au réalisme froid. En tout cas l’a-t-on toujours pensé à Narbonne.

Il y a 50 ans donc. Un demi-siècle plus tard, on retrouve encore Narbonne en finale d’un championnat. Cette fois au troisième échelon du rugby français. Pas à Paris mais à Chambéry. Pas au Parc des Princes mais au Chambéry Savoie Stadium. C’est autre chose. Ceci dit, c’est tout de même une finale. Ça en a le goût, le parfum et le nom. À cette occasion, il nous a paru pertinent de reprendre langue avec les acteurs de l’époque. Histoire de se remettre gentiment dans l’ambiance d’une finale.

Pour les Ferrero, Hortoland, Salettes, Canaguier, Sangalli, les trois Spanghero – Jean-Marie, Claude et Walter – et autre Benacloï, Belzons, Sutra ou encore Maso, il s’agissait du match d’une vie. D’un truc quasiment indépassable. D’une partie qu’on n’avait pas le droit de perdre. D’une rencontre qui devait consacrer la joliesse narbonnaise et punir la balourdise biterroise. À Narbonne, on nous conte encore et toujours que si le RCN avait remporté cette finale, ce fût une décennie "orange et noir" qui s’ouvrît. Las, ce ne fut pas le cas. Même si cinq ans plus tard, quelques-uns de cette bande – Codor en sus – allaient conjurer le sort, ramenant le fameux Brennus sur les bords de la Robine après avoir rossé le Stade Bagnérais en finale (10-0).

Revenons à ce 12 mai 1974. Quel sentiment habite le cœur de François Sangalli 50 ans plus tard ? "La défaite. Je ne me souviens que d’avoir perdu. C’est terrible. Elle était trop belle cette finale. On avait gagné… Mais on a perdu." Dans la cité du Palais des Archevêques, on n’a pas oublié cette touche narbonnaise alors que les "orange et noir" menaient 14-13 en toute fin de match, cette touche – pas claire, pourrie par Béziers – destinée à Claude Spanghero qui ne put sauter et finalement récupérée par Michel Palmié qui renvoya sur Astre pour décaler Cabrol, l’auteur du drop assassin. 16-14 pour l’AS Béziers. Fin du sketch.

On y pense toujours, on est marqué à vie

"On revenait de tellement loin, je revenais de tellement loin que cette défaite fut vraiment très très difficile à encaisser", décrypte François Sangalli. "On y pense toujours, on est marqué à vie." Même la victoire de 1979 ne l’aura pas guéri à François Sangalli qui inscrivit l’un des deux essais narbonnais de cette foutue finale. "Il faut bien comprendre qu’en 1974, je reviens en toute fin de saison après avoir été initialement déclaré fini pour le rugby suite à une blessure à un genou et une déchirure à une cuisse. Je la joue avec un emplâtre cette finale C’était épique !" Et ça pique d’en reparler.

La feuille

Béziers 16
Narbonne 14

Pour l’AS Béziers : 1 essai de Navarro, 1 pénalité de Cabrol, 3 drops de Astre (2) et Cabrol (1).

Pour le Racing Club Narbonnais : 2 essais de Belzons et Sangalli, 2 pénalités de Benacloï.

Le marqueur de l’autre essai narbonnais – du premier en fait – de cette satanée finale, c’est André Belzons. "Cette finale, c’est mon meilleur et mon pire souvenir à la fois. 3 minutes avant qu’il ne passe ce drop, Cabrol vient nous voir et nous dit : "Bravo, vous y êtes". Je m’en rappelle comme si j’étais encore sur la pelouse… Ce soir-là, Béziers a mis trois drops. À cette époque, le drop était une arme." Guéri André Belzons dont le petit-fils Paul participera à la finale ce samedi à Chambéry ? "Le temps ne guérit pas ces choses-là. D’autant que moi, je n’y étais plus en 1979… Mes petits-enfants à chaque fois me disent : "Allez tu vas encore nous parler de ton essai de 1974…"

Le temps ne guérit pas ces choses-là

Ce 18 mai, on retrouvera tous les Belzons au Chambéry Savoie Stadium. Comme François Sangalli d’ailleurs. Ce sera mission victoire. "Une finale, ça se gagne. C’est qu’à l’époque, il y avait du beau monde à Béziers. Astre et Cabrol, c’était des artistes…" Un conseil à donner aux jeunes ? "Pas besoin de les motiver. Ils sont déterminés à 200 %", répond François Sangalli. "On n’a pas de conseil à leur donner. J’ai été joueur, je sais ce que c’est. Ils sont grands." Et ce samedi soir peut-être même très grands.

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