Emporté par une maladie foudroyante en 15 jours alors qu’il était en bonne santé : un deuxième lanceur d’alerte de Boeing meurt dans des circonstances troublantes à 45 ans
Cet ancien contrôleur qualité chez Spirit AeroSystems, un fournisseur de Boeing, avait révélé publiquement avoir découvert un grave défaut de fabrication sur les 737 MAX, affirmant que des mécaniciens avaient mal percé les trous dans les cloisons de pressurisation.
Joshua Dean est décédé ce mardi 30 avril d’une infection soudaine à propagation rapide, révèle The Seattle Times. Emporté par une maladie foudroyante en 15 jours, cet ancien contrôleur qualité chez Spirit AeroSystems, un fournisseur de Boeing, était l’un des premiers lanceurs d’alerte à affirmer que la direction du fabricant de pièces d’avion avait tenté de dissimuler des défauts de fabrication des 737 MAX.
Décrit par le quotidien régional comme un homme en bonne santé, "qui se distinguait par son mode de vie sain", l’homme âgé de seulement 45 ans a dû se rendre très rapidement à l’hôpital après être tombé malade à cause de grosses difficultés respiratoires, selon sa tante. Il a été intubé et a développé une pneumonie, puis une grave infection bactérienne, le Staphylococcus aureus résistant à la méticilline, avant de mourir. Un scanner a montré qu’il avait également subi un accident vasculaire cérébral. Les médecins ont même envisagé d’amputer ses mains et ses pieds, noircis par le manque d’oxygène.
En octobre 2022, l'Américain avait déclaré avoir découvert un grave défaut de fabrication sur les 737 MAX, affirmant que des mécaniciens avaient mal percé les trous dans les cloisons de pressurisation. Bien qu’il ait signalé ce problème, il assurait que rien n’avait été fait. En avril 2023, Spirit AeroSystems l’avait licencié. Ce dernier avait décidé de porter plainte contre son ancien employeur pour licenciement abusif, estimant que son éviction était liée aux préoccupations qu’il avait soulevées concernant la sécurité aérienne.
Pourtant, selon plusieurs témoignages, la direction de Spirit AeroSystems était au courant de ce qu’il dénonçait. La société aurait même "demandé à ses employés de minimiser les défauts qu’ils trouvaient, ou ont fait pression sur eux pour qu’ils le fassent", d’après Time Magazine.
Coïncidence troublante
Son décès survient seulement quelques semaines après celui de John Barnett, un ancien employé de Boeing qui se serait suicidé et qui est connu pour avoir exprimé à de nombreuses reprises ses inquiétudes quant aux normes de sécurité dans une usine du constructeur et pour s’être engagé dans une procédure judiciaire contre Boeing.
Brian Knowles, l’avocat qui représente les deux victimes, a refusé de spéculer sur le moment et les circonstances rapprochées des deux décès. "Je ne veux pas spéculer et j’aimerais voir les preuves des autorités chargées de l’enquête", a-t-il déclaré à Time Magazine. "Les lanceurs d’alerte sont nécessaires. Ils mettent en lumière les actes répréhensibles et la corruption dans l’intérêt de la société. Il faut beaucoup de courage pour se lever", a-t-il encore ajouté.
\ud83d\udd34"L’atterrissage le plus brutal" : l’avion rebondit deux fois sur la piste avant de redécoller en urgence, encore un incident sur un avion #Boeing https://t.co/narL7BZTAz via @lindependant
— L'Indépendant (@lindependant) April 27, 2024
Pour rappel, Boeing est dans la tourmente depuis plusieurs mois après plusieurs incidents sur ses appareils, notamment des modèles 737 Max. Le géant américain de l’aéronautique est accusé de négligences et de posséder des normes de sécurité trop laxistes.
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