Trénet, d’Ormesson, Bazin, Aznavour… 40 ans et 40 rencontres pour le Centre Méditerranéen de Littérature

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  • Ismaël Kadaré reçoit le Prix Méditerranée 1993 à la Closerie des Lilas à Paris. Autour de lui, André Bonet, Jean Marais, Paul Alduy, André Bascou, Jacques Toubon, Patrick Poivre d’Arvor, Bernard Nicoleau, Jacques Blanc, Jean d’Ormesson…
    Ismaël Kadaré reçoit le Prix Méditerranée 1993 à la Closerie des Lilas à Paris. Autour de lui, André Bonet, Jean Marais, Paul Alduy, André Bascou, Jacques Toubon, Patrick Poivre d’Arvor, Bernard Nicoleau, Jacques Blanc, Jean d’Ormesson… Archives L'Indépendant - Archives L'Indépendant
  • Devant L’Indépendant, Charles Aznavour entouré d’André Bonet, Françoise Claverie et Philippe Campa, ancien directeur de L’Indépendant.
    Devant L’Indépendant, Charles Aznavour entouré d’André Bonet, Françoise Claverie et Philippe Campa, ancien directeur de L’Indépendant. Archives L'Indépendant - Archives L'Indépendant
  • Jean D’Ormesson fidèle du CML, avec André Bonet, Paul et Jacques Blanc.
    Jean D’Ormesson fidèle du CML, avec André Bonet, Paul et Jacques Blanc. Archives L'Indépendant - Archives L'Indépendant
  • Hervé Bazin entouré d’Arlette Franco, ex maire de Canet, et André Bonet.
    Hervé Bazin entouré d’Arlette Franco, ex maire de Canet, et André Bonet. DR - DR
  • La photo dédicacée par Charles Trénet devant la gare de Perpignan qui a déclenché l’aventure CML.
    La photo dédicacée par Charles Trénet devant la gare de Perpignan qui a déclenché l’aventure CML. DR - DR
Publié le , mis à jour

Avec 600 auteurs reçus, dont les plus grands, le Centre Méditerranéen de Littérature a placé Perpignan sur la carte littéraire de France. Il célèbre en ce mois de mai 2024, les 40 ans de son Prix Méditerranée. L’occasion d’un livre souvenirs, écrit par son fondateur André Bonet, désormais adjoint à la culture de la Ville. "Les Arbres ne meurent pas l’hiver" dévoile des rencontres, des confidences, des voyages… Mais aussi le parcours de son créateur "lancé" par Charles Trénet.

Des lettres à la politique. André Bonet traverse 40 ans de la vie perpignanaise et littéraire. "Je n’ai pas voulu un livre autobiographique, mais un ouvrage au fil des rencontres exceptionnelles que m’a proposé le Centre Méditerranéen de Littérature et son Prix Méditerranée", introduit André Bonet. "Mais, il a fallu faire un choix parmi les 600 auteurs reçus. Un choix douloureux souvent, pour ne conserver qu’un écrivain ou artiste par année sur ces 40".

Les arbres ne meurent pas l’hiver joue donc les équilibristes entre autobiographie, galerie de portraits et série de souvenirs. Il dit beaucoup de l’humeur littéraire et intellectuelle d’un pays entre deux siècles. Et dévoile le destin d’un jeune Perpignanais de Saint-Mathieu, "exilé" à Cabestany, marqué par le décès précoce de son frère, devenu acteur du monde du livre si loin des salons parisiens. "C’est avec le Fou chantant que tout a commencé", confie celui qui salue quasiment tous les acteurs politiques locaux de ces 40 dernières années. Excepté l’ancien maire de Perpignan, Jean-Paul Alduy. Retour en quatre chapitres sur la saga CML.

Trénet, le parrain

Charles Trénet, le Fou chantant donc. Aussi Narbonnais que Catalan, le chanteur tourne une émission TV au printemps 1981 à la gare de Perpignan. "Je suis alerté par un article de Maurice Sabouraud dans L’Indépendant. Je m’y présente au culot, avec un disque qu’il me dédicace, en lui confiant que je le chante soir et matin. Trénet m’adopte immédiatement. Il me donnera le courage, l’audace de réaliser mon rêve : créer un salon littéraire sans aucune formation, ni diplôme, ni réseau". Le Centre Méditerranéen de Littérature voit le jour en 1982. Le Prix Méditerranée suivra deux ans plus tard, il y a donc 40 ans. "Trénet m’a donné les pistes et les codes".

Bazin, l’essentiel

Alors qu’il pense à créer son cercle littéraire poussé par Trénet et la rage de perdre son frère trop tôt, André Bonet écrit à Hervé Bazin. "J’ai en fait lancé une bouteille à la mer en lui confiant, sans pudeur, que j’aimais sa lecture". L’auteur de Vipère au poing a des attaches à Camelas, dans les Aspres, chez André Stil. "Dix jours après, il me téléphone. Sans détour, il me dit qu’il est à Perpignan et souhaite me rencontrer. Il sera bien plus qu’une caution littéraire, un homme d’engagement, de parole. Président du Prix Goncourt, en 1974, il lui redonne un statut incontournable. Bazin demandait à chaque lauréat du Goncourt de venir présenter son livre au CML à Perpignan. On ne fait pas meilleur influenceur".

D’Ormesson, l’incontournable

"Jean d’Ormesson était un habitué du CML. Il était la générosité même, l’élégance, la séduction, la bienveillance et bien sûr un talent fou". L’Académicien, auteur, entre tant d’autres, d’Au plaisir de Dieu ou de l’Histoire du Juif errant, a un coup de cœur pour Perpignan. "Après ses présentations de livre, il séjournait quelques jours supplémentaires à la Villa Duflot. Nous dînions souvent ensemble. Après la Corse, Perpignan était un de ses refuges. Il fut d’un soutien déterminant, m’ouvrant toutes les portes. Il eut la délicatesse de m’inviter lors de l’intronisation de Simone Veil à l’Académie française, le 18 mars 2010", salue André Bonet. "Oui, avec lui, le temps est passé trop vite".

Aznavour, l’éternel

"Charles Aznavour, je me souviens comme si c’était hier de ce billet de concert offert par ma mère pour aller le voir chanter au Théâtre de la mer à Canet. J’avais 14 ans. Aznavour, comme Trénet, Brel, Sardou, Brassens, est ma bande-son. En 2004, Aznavour publie ses mémoires. J’appelle son éditeur pour l’inviter à une dédicace à Perpignan. Il ne fera aucun déplacement, coupe Flammarion. Quelques jours plus tard, je dîne avec Etienne Roda-Gil au domaine de Rombeau à Rivesaltes. Lui convainc Aznavour de venir à Perpignan. La dédicace est programmée à 16 heures le 1er décembre à l’Hôtel Pams et, dès midi, il y a du monde qui attend jusque dans la rue de la Fusterie, 400 mètres plus bas. Prévenu, Aznavour saute le repas de midi : "Je ne peux pas les faire attendre". Il signera plus de 500 ouvrages jusqu’à 21 heures, sans bouger. Alors que 50 personnes patientaient encore et qu’il n’avait plus de livres à vendre, il a dédicacé des feuilles blanches pour qu’ils puissent les glisser plus tard dans son livre. C’est un grand monsieur. Nous sommes devenus très proches. Je garde en souvenir cette photo, avec toute sa famille, lors de son dernier anniversaire, le 22 mai 2018".

André Bonet dédicace Les Arbres ne meurent pas en hiver, le mardi 7 mai de 15 h à 18 h à la librairie Cajélice à Perpignan. Une conférence-débat suivra à l'hôtel Mercure, cours Palmarole, à 18 h, entrée gratuite.
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Les commentaires (4)
Anonyme64323 Il y a 12 jours Le 06/05/2024 à 13:24

Marque de vin citée. Publicité sur les alcools, clandestine.

baron-de-synclair Il y a 12 jours Le 06/05/2024 à 11:47

On est prié de s'intellectualiser la citrouille ? Ça donne la trouille !

général Boldébeu Il y a 12 jours Le 06/05/2024 à 11:43

Ouah que des huiles, bien grasses