TGV Béziers-Perpignan, l’option d’un tunnel sous les Corbières éloignerait la mise en service de 2040 à peut-être 2044
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Plus de trente personnes composent "l’équipe LNMP" qui travaille sur le chaînon manquant à grande vitesse Montpellier-Perpignan.
Toujours annoncée pour dans dix ans, en 2034, la liaison à grande vitesse entre Montpellier et Béziers précédera d’une autre dizaine d’années, le second tronçon du chaînon manquant entre Montpellier et Perpignan, soit 97 kilomètres entre Béziers et Perpignan. Une liaison plus longue, plus complexe à réaliser et aussi deux fois plus coûteuse, 4 milliards d’euros. SNCF a organisé ce 30 avril, à Montpellier, un séminaire dédié à ce projet de ligne à grande vitesse que les habitants de Languedoc-Roussillon attendent depuis près d’un demi-siècle.
Augmenter les capacités du réseau régional pour les porter à 3 millions de voyageurs annuels (+ 700 000 dès la mise en service de Montpellier-Béziers), assurer la continuité de la grande vitesse entre France et Espagne et contribuer à réduire la pollution en multipliant par 2,5 le trafic fret (en retirant 20 000 poids lourds par de l’A9, soit 160 000 tonnes de CO2 sur la base d’un train pour 45 camions). Voilà les trois objectifs du projet de LNMP (Ligne nouvelle, à grande vitesse, Montpellier-Perpignan). Les élus et décideurs de la région insistant sur le désenclavement des territoires, ceux au sud de Montpellier donc : le Biterrois, l’Aude et les Pyrénées-Orientales.
Un gain de 20 puis 39 minutes
Les responsables du projet pour SNCF étaient mardi à Montpellier pour partager un point d’étape. Ils ont rappelé les gains de temps de trajet annoncés : 20 minutes gagnées dès la mise en service de Montpellier-Béziers à grande vitesse (la Phase 1) et un total de 39 minutes avec Béziers-Perpignan (Phase 2).
Les travaux de la Phase 1, ligne mixte voyageurs et fret, dont le coût s’élève à 2,04 milliards d’euros pour 52,3 kilomètres, doivent débuter "avant la fin 2029" pour une mise en service "à l’horizon 2034".
Des études complémentaires à mener pour le tronçon Béziers-Perpignan
Moins avancée et ne disposant pas encore de Déclaration d’utilité publique, la Phase 2 Béziers-Perpignan doit encore faire l’objet d’études complémentaires cette année et de concertations en 2025 et 2026. Il s’agira notamment de déterminer s’il est nécessaire d’en faire aussi une ligne mixte et de construire deux gares nouvelles, à Narbonne ouest (avec ou sans raccordement à Nissan) et à Béziers est. Car la création de ces deux gares n’est pas actée. Les gares existantes sur le trajet : Sète, Agde, Béziers, Narbonne et Perpignan "continueront d’être desservies par les TGV en complémentarités des gares nouvelles", précise SNCF.
Le creusement d’un tunnel sous le massif des Corbières, option envisagée en cas de réalisation d’une ligne voyageurs et fret afin de soulager la ligne existante du bord de mer, ne permettrait pas de tenir le calendrier et d’envisager une mise en service de Béziers-Perpignan à grande vitesse en 2040. Les travaux complexes d’un passage en tunnel entraîneraient un délai supplémentaire de plusieurs années comme l’indique Stéphane Lubrano à L’Indépendant (lire ci-dessous).
Avec un tunnel sous les Corbières, la mise en service se fera après 2040
Pour le second tronçon, Béziers-Perpignan, un complément d’études sera réalisé cette année et la « concertation sur les fonctionnalités, mixité et gares nouvelles » en 2025 et 2026. « Cela permettra de réétudier la mixité de la ligne et l’option d’un tunnel des Corbières, et les gares nouvelles », précise le directeur du projet LNMP, Stéphane Lubrano.
« On demandera aux territoires et si la mixité voyageurs-fret est choisie, on réétudiera des tracés dont celui avec le tunnel des Corbières », a-t-il ajouté. La concertation préalable à la Déclaration d’utilité publique, la DUP, interviendrait « fin 2025 » et le tracé définitif serait connu en 2026 ouvrant la voie à la DUP et aux travaux pour une mise en service en 2040 « si le projet reste inchangé ».
Autrement dit, sans l’option du tunnel des Corbières qui retardera de facto l’entrée en service de la ligne. Mais de combien d’années ? « Difficile à estimer aujourd’hui, ce serait 2044 au plus tard, assure Stéphane Lubrano. On nous a demandé d’accélérer, si c’est juste une ligne voyageurs, ce sera 2040, si on part sur la mixité ce ne sera pas 2040 mais 2042, 2043 ou 2044. Aujourd’hui, on ne sait pas. Si on creuse un tunnel à cet endroit, ce sera dans un milieu très compliqué, complexe, avec de grosses cavités et des impacts peut-être sur l’eau qui s’infiltre, avec la nécessité de ne pas tarir de source ». Le tracé « simple » voyageurs a été acté par décision ministérielle mais n’est donc pas encore définitif. À l’issue des concertations, c’est une nouvelle décision ministérielle qui entérinera l’option choisie avant l’enquête publique.
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