Elections en Catalogne : La victoire du socialiste Salvador Illa, l’indépendantisme sans majorité… Les enseignements d’un scrutin qui marque un tournant
Une page se tourne en Catalogne. La ferveur indépendantiste est retombée : les socialistes ont remporté, ce dimanche, les élections anticipées. L’homme de Pedro Sanchez, Salvador Illa, est le mieux placé pour occuper le siège de président de la Catalogne. Carles Puigdemont, deuxième, a raté son pari
Une victoire éclatante, mais une victoire qui ne garantit pas encore la présidence de la Generalitat. Avec 42 députés sur un total de 135, les socialistes et leur leader Salvador Illa sont arrivés largement en tête hier des élections anticipées en Catalogne (28 % des voix), devant l’indépendantiste Carles Puigdemont (Junts), deuxième avec 35 députés (21 % des voix). Esquerra Republicana de Catalunya (ERC), la formation indépendantiste de centre gauche du président sortant Pere Aragonès s’effondre en perdant 13 députés par rapport à 2021 et arrive loin derrière en troisième position avec 20 sièges et 13 % des voix.
L’indépendantisme n’est plus majoritaire
Une page se tourne en Catalogne : pour la première fois depuis 2012 et six ans et demi après le référendum du 1er octobre 2017, les indépendantistes perdent la majorité absolue au Parlement catalan. Ils n’obtiennent que 43 % des voix contre 57 % pour les partis non indépendantistes.
Ce résultat valide la stratégie de Pedro Sanchez et sa politique de la main tendue. La libération en 2021 des indépendantistes, et l’amnistie de Carles Puigdemont cette année ont largement apaisé la Catalogne : Salvador Illa, 58 ans, récolte les fruits de cette politique.
Quelle alliance ?
L’ancien ministre espagnol de la santé pendant le Covid est le mieux placé pour devenir le troisième président socialiste de l’histoire de la Catalogne, après Pascual Maragall et José Montilla. Mais il ne peut pas encore crier victoire : dans un système à la proportionnelle à un seul tour, il doit tisser des alliances pour former une coalition et obtenir la majorité absolue fixée à 68 sièges. S’il obtient comme prévu le soutien des Comuns (gauche alternative) et celui beaucoup plus difficile d’Esquerra républicana, l’alliance des partis de gauche appelée le « tripartit » arrivera à cette majorité absolue.
Malgré son mauvais score, ERC, le parti du président sortant se retrouve dans la position du faiseur de roi : s’il accepte de donner ses voix aux socialistes, Salvador Illa accèdera à la présidence.
Puigdemont battu
En face, Carles Puigdemont est battu : il ne sera pas en mesure de proposer une majorité alternative. Même s’il améliore le score de son parti Junts par rapport à 2021, l’homme du référendum de 2017, qui a fait sa campagne à Argelès-sur-Mer n’a pas remporté son pari. Il ne redeviendra pas Président de la Catalogne et s’il n’y a pas de blocage avec de nouvelles élections, alors Junts sera dans l’opposition. En campagne, Carles Puigdemont avait annoncé qu’il se retirerait de la vie politique si ne parvenait pas à remporter la présidence.
Ce scrutin est également marqué par la disparition de Ciudadanos : le parti anti-indépendantiste, arrivé en tête en 2017 après la tentative ratée d’indépendance, n’a plus aucun député au Parlement de Catalogne. La droite remonte : le Parti Populaire arrive en quatrième position et améliore nettement son résultat de 2021, devant Vox, le parti d’extrême droite anti catalan. Une nouvelle formation d’ultra droite fait son entrée : Aliança catalana, la formation indépendantiste et anti immigration de Silvia Orriols, maire de Ripoll, obtient deux députés.
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?