#MeToo - "Qui nous écoute ?" : Isabèle Adjani, Judith Godrèche... plus de 100 personnalités réclament une loi intégrale sur les violences sexuelles en France

  • Isabelle Adjani au Festival de Cannes en 2021.
    Isabelle Adjani au Festival de Cannes en 2021. MAXPPP - FRANCK CASTEL
Publié le , mis à jour
Xavier Hamond (avec AFP)

"Qui nous écoute vraiment?" : sept ans après le lancement du mouvement #Metoo, 147 personnalités, dont de nombreuses actrices, appellent, dans une tribune publiée mardi 14 mai, jour de l'ouverture du festival de Cannes, à une loi intégrale contre les violences sexuelles en France.

"Nous sommes 100, mais en réalité, nous sommes des centaines de milliers", écrivent les signataires de ce texte assorti d'une pétition initiée par La Fondation des femmes, #Metoomédia et l'actrice Anna Mouglalis. "Nos prises de parole #Metoo ont révélé une réalité plongée dans le déni: les violences sexistes et sexuelles sont systémiques, pas exceptionnelles. Pour autant (...) qui nous écoute vraiment ?", peut-on lire dans la tribune également publiée sur le site du quotidien Le Monde.

https://t.co/wIl9TSSQLD

— Le Monde (@lemondefr) May 14, 2024

Parmi les signataires, figurent les actrices Isabelle Adjani, Charlotte Arnould, Emmanuelle Béart, Juliette Binoche, Emma de Caunes, Judith Godrèche, Isild Le Besco, Muriel Robin, les autrices Leïla Slimani, Christine Angot, Vanessa Springora ou encore le comédien Philippe Torreton. "Depuis sept ans, nous parlons pour nous et pour toutes les femmes, hommes et enfants qui ne peuvent pas le faire", écrivent-ils. "Nous ne sommes pas des chiffres : femmes et hommes de tous milieux professionnels, nous nous rassemblons pour demander une loi intégrale contre les violences sexuelles et sexistes, ambitieuse et dotée de moyens.Car malgré le courage des victimes, c’est l’impunité qui grandit."

Les signataires jugent notamment "inacceptable" que le classement sans suite des plaintes pour violences sexuelles "ait atteint le taux délirant de 94% en 2022" et préviennent qu'ils n'acceptent plus "les effets d’annonce sans suite".

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"L’ajout du seul mot consentement dans la loi ne permettra pas de rattraper le retard abyssal de la France en la matière", estiment-ils, en référence à l'engagement pris en mars par Emmanuel Macron.

Les signataires demandent "une loi intégrale qui permettra de clarifier, entre autres, la définition du viol et du consentement, introduire celle de l’inceste, de juger les violeurs en série pour tous les viols connus, d’élargir les ordonnances de protection aux victimes de viols, de faciliter la collecte de preuves, de créer des brigades spécialisées, d’interdire les enquêtes sur le passé sexuel des victimes".

Cette loi doit également permettre "un accès immédiat et gratuit à des soins en psycho-traumatologie, de donner enfin les moyens financiers à cette politique publique et aux associations qui la mettent en place", ajoutent-ils.

Une commission d'enquête sur le #MeToo cinéma

La publication de cette pétition survient après plusieurs mois de révélations sur des violences sexuelles commises dans le milieu du cinéma, avec les témoignages notamment de Judith Godrèche ou d'Isild Le Besco, alors que le Festival de Cannes s'ouvre ce mardi. Une commission d'enquête va d'ailleurs être créée sur "ce qui se passe dans le cinéma (...). Il n'y aura aucun silence", a prévenu ce mardi matin sur LCI Sylvain Maillard, président du groupe Renaissance à l'Assemblée nationale et membre de la commission des lois.

\ud83d\udde3\ufe0f #MeToo : "Nous avons décidé de faire une commission d'enquête sur ce qui se passe dans le cinéma. Elle est en train de se mettre en place cette semaine. Le témoignage de Judith Godrèche m'a profondément ému, boulversé... Il n'y aura aucun silence" : @SylvainMaillard. pic.twitter.com/A5NRsMLh5z

— LCI (@LCI) May 14, 2024

"Depuis 2017, il ne s'est en réalité pas passé grand-chose dans la lutte contre les violences sexuelles", estime auprès de l'AFP Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes. "L'augmentation des plaintes a vu en parallèle une augmentation des classements sans suite, #Metoo est en train d'être envoyé à la poubelle".

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"Si on ne résout pas le problème de moyens pour les enquêtes, pour les tribunaux, l'intégration de la notion de consentement dans la définition du viol ne changera rien, il faut la volonté politique de vraiment résoudre le problème de l'impunité", ajoute-t-elle. "Or à l'heure actuelle, il n'y pas cette volonté politique".

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Les commentaires (5)
Madae470 Il y a 17 jours Le 14/05/2024 à 16:55

Et surtout pourquoi elles mettent tant d années à porter plainte et après elles veulent des résultats immédiats

Identity Il y a 18 jours Le 14/05/2024 à 12:18

Pourquoi est-ce qu'elles préfèrent toujours Jean-Michel Bay let à Isabelle Attard et à la victime de ce richissime patron de presse de gauche ?

tintin11 Il y a 18 jours Le 14/05/2024 à 12:01

Pourquoi toutes ces artistes ont continuer à travailler avec leurs agresseurs pendant toutes ces années ?

Anonyme125792 Il y a 18 jours Le 14/05/2024 à 12:11

Vous avez raison, c'est de leur faute toutes ces agressions !!!!
Elles étaient sûrement là au mauvais moment ou au mauvais endroit ???!!!!
Sacré inversion accusatoire !!!!