La Joconde reste au Louvre : le Conseil d’État rejette la demande de l’association des Pyrénées-Orientales

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  • L’association catalane soutenait que le portrait de Mona Lisa avait été accaparé par François 1er.
    L’association catalane soutenait que le portrait de Mona Lisa avait été accaparé par François 1er. MAXPPP - Vincent Isore
Publié le
Laure Moysset

Les membres de l’association "International restitutions", créée et basée dans les Pyrénées-Orientales, avaient déposé une requête auprès du Conseil d’État visant à retirer La Joconde de la collection du musée du Louvre pour le compte des héritiers du peintre. La demande a été rejetée ce mardi 14 mai 2024 mais les "défenseurs" catalans estiment que ce jugement "ouvre une nouvelle porte" pour les descendants de Léonard de Vinci.

Le Conseil d’État a décidé de laisser La Joconde où elle est, au musée du Louvre. Ce 14 mai, la plus haute juridiction française a en effet rejeté le recours de l’association "International restitutions", dont le siège est implanté à Pollestres. Au motif que le chef-d’œuvre de Léonard de Vinci, estimé à plus d’un milliard d’euros, aurait été accaparé par François 1er, les "justiciers" catalans réclamaient que La Joconde soit radiée des collections du Louvre et qu’il soit permis à tout héritier du peintre de se pourvoir devant le juge judiciaire pour faire valoir ses droits de succession.

Les magistrats ont estimé que la demande était irrecevable. Pour eux, le fait que l’association "International restitutions" se soit donné pour objet statutaire "de veiller à la licéité de la composition des collections des musées publics" et "de protéger le patrimoine culturel mobilier afin qu’il reste à disposition des populations autochtones dans le lieu ou le pays d’origine de création […]" ne lui donne pas qualité d’engager une telle procédure. En outre, le Conseil d’État a condamné l’association à une amende de 3 000 euros pour "requête abusive".

Un nouveau recours dans les cartons sur un tableau de Van Gogh soustrait à un industriel japonais

Qu’importe pour "International restitutions" qui voit même dans cette décision "une demi-victoire" selon son président Robert Casanovas "extrêmement satisfait". "Le Conseil d’État précise que seuls les légitimes propriétaires ont intérêt, le cas échéant, à introduire une action en justice pour obtenir la restitution des biens", explique-t-il. "Il ne ferme donc pas la porte à un recours et la balle est désormais dans le camp des descendants de Léonard de Vinci qui vont pouvoir demander que la Joconde leur soit rendue par la justice française".

Mais l’association des Pyrénées-Orientales n’en restera pas là. Elle va désormais saisir la Cour européenne des droits de l’homme pour dénoncer ce dernier jugement "insuffisamment motivé" à son goût. Et elle envisage à moyen terme d’engager un nouveau recours devant le Conseil d’État portant cette fois sur un tableau de Van Gogh, "La Chambre d’Arles", exposé lui aussi au Louvre. L’œuvre appartiendrait à la collection de Kojiro Matsukata, riche industriel japonais et "la France se la serait appropriée illégalement" à la Libération de 40, selon "International restitutions", qui veut là encore la faire retirer des cimaises du palais de la culture parisienne. Mais les héritiers de l’entrepreneur nippon ont-ils la volonté de récupérer ce bien ? "Ce n’est pas le sujet", répond Robert Casanovas. "Je préfère qu’une pièce volée soit placée sous séquestre et enlevée à la vue de tout le monde, quitte à ce qu’elle soit détruite, plutôt que d’être exposée illégalement. C’est une question de principe".

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Les commentaires (4)
Anonyme58879 Il y a 13 jours Le 18/05/2024 à 19:17

Héritiers ??? De vagues arrières arrières arrières arrières arrières arrières petits petits petits petits neveux et nièces!!!!

VinhBinh Il y a 15 jours Le 17/05/2024 à 16:32

Donc cette association milite pour que le peuple ne puisse plus voir ce tableau ( et d'autres, sans doute) pour qu'il soit exclusivement réservé à la famille du peintre. Et cette asso a des subventions publiques ? Et elle veut peut-être aussi que les entreprises soient exclusivement reservées à leurs patrons et que le peuple ne puisse pas jeter un oeil sur leurs gestions ? Et il faudrait aussi restituer la Tour Eiffel aux descendants de Gustave ?

andre66160 Il y a 15 jours Le 16/05/2024 à 20:37

Il y a quand même des gens qui n'ont rien à faire. Ils pouvaient s'engager contre les violences aux femmes, contre la guerre en Ukraine, contre lhomophobie, contre mille causes. Ils ont choisi une des plus nulle et non urgentes.