L’édito du 17 mai. Excuses

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    L’édito du 17 mai.
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Gérald Darmanin a donc accusé l’Azerbaïdjan d’être à l’origine de la déstabilisation de la Nouvelle-Calédonie. Il ne faut effectivement pas être naïf. Les ingérences extérieures sont désormais monnaie courante, facilitées notamment par les réseaux sociaux et la vitesse de circulation de l’information. Que la France soit dans le viseur de Bakou pour le soutien apporté à l’Arménie dans un conflit au cœur du Caucase, à des milliers de kilomètres de Nouméa, fait désormais partie du jeu politique mondial. Tout comme la Russie est le principal supporter des partis d’extrême droite européens en vue des prochaines élections, l’Azerbaïdjan peut jouer un rôle dans la crise calédonienne.

Il n’empêche pourtant que la principale raison de l’explosion dans l’île est bien la politique menée par l’actuel gouvernement. Intoxiqué par l’ambiance néocoloniale qui règne à Paris, du printemps républicain, qui inspire largement le gouvernement, à la surenchère lancée à droite par le RN, il s’est réfugié dans un raisonnement simpliste. Le recours à la loi majoritaire n’est pas une réponse lorsqu’il s’agit de faire attention à une minorité issue d’une situation historique aussi complexe. Cette méthode rappelle celle du Parti populaire espagnol en Catalogne. La différence est que le gouvernement français a agi par maladresse et pas volontairement. À lui d’en tirer les conséquences au lieu de se chercher des excuses à Bakou.