Pyrénées-Orientales – Mobilisation contre l’importation de produits du Maroc : "Que l’origine des tomates soit écrite de manière lisible pour qu’il n’y ait pas de tromperie" réclament les agriculteurs en colère

Publié le , mis à jour

Ce jeudi 16 mai 2024 au péage sud de l’A9 à Perpignan, des agriculteurs locaux (Légumes de France, FDSEA 66 et les Jeunes agriculteurs 66) et d’ailleurs en France ont mené une opération de contrôle des camions en provenance d’Espagne et du Maroc transportant des tomates. Ils ont dans le viseur ces produits destinés au marché hexagonal et dont l’origine serait à leur sens intentionnellement ambiguë.

"Párrate !", "Buscamos productos de Marruecos", "Dame tus papeles. Si todo viene de España, basta !" Traduire par : "Arrête-toi", "Nous cherchons des produits du Maroc", "Montre-moi tes papiers. Si tout vient d’Espagne, ça va !" Ces injonctions, une cinquantaine d’agriculteurs les ont répétées à tous les camions frigorifiques arrivant de Valencia, d’Almería ou du Maroc qu’ils ont arrêtés pendant plusieurs heures pour y trouver des produits marocains clairement identifiables. "On cherche si les termes "Produits marocains" sont bien écrits. Là, c’est en tout petit. Contrairement à ce que la réglementation impose. Vous savez, nous avons déjà vu ici des tomates cerises marocaines emballées dans un paquet de 250 grammes avec un drapeau catalan et un joueur de l’USAP dessus. Il y a un problème !", interpelle Lucas juché dans un camion marocain.

Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines.
Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines. Laura Causanillas

Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines.
Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines. Laura Causanillas

Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines.
Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines. Laura Causanillas

Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines.
Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines. Laura Causanillas

A lire aussi : Perpignan : une cinquantaine d’agriculteurs ont lancé une "opération contrôle" contre les fruits et légumes venus du Maroc

"Que les règles soient les mêmes pour tout le monde ! Tous les producteurs qui sont ici mentionnent sur les barquettes de leurs fruits et légumes leur identité, d’où viennent les produits, s’il y a eu des traitements… On demande à nos députés européens que l’origine des tomates soit écrite de manière lisible pour qu’il n’y ait pas de tromperie. Pour que le consommateur soit bien informé. Car il ne doit pas y avoir d’amalgames entre différentes productions françaises et marocaines. Là vous voyez, il y a des centaines de camions qui passent. Nous, on fait un contrôle. Un seul. Mais il peut y avoir n’importe quoi qui rentre. Que les services des fraudes fassent leur boulot et que les accords douaniers soient revus." Au niveau du péage sud de l’autoroute A9 à Perpignan, Vincent, qui produit essentiellement des tomates dans les Bouches-du-Rhône, justifie le nouveau tour de force des agriculteurs.

Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines.
Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines. Laura Causanillas

Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines.
Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines. Laura Causanillas

 

Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines.
Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines. Laura Causanillas

Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines.
Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines. Laura Causanillas

Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines.
Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines. Laura Causanillas

A lire aussi : Nouvelle mobilisation agricole dans les Pyrénées-Orientales : les producteurs s’insurgent contre l’importation "massive" des fruits et des légumes venus du Maroc

Ces tomates ne sont même pas arrivées à maturité

"On ne vide pas de tomates, on décharge proprement les palettes. On fait un mur." Ce jeudi 16 mai, à quelques centimètres de lui, ses homologues venus de Provence Alpes Côte d'Azur, du Pays de la Loire, d’Aquitaine, de Bretagne, d’Occitanie et bien entendu du Pays catalan s’affairent à décharger un poids lourd en provenance du Maroc rempli de cagettes de tomates destinées aux étals français. Le conducteur ne saisit pas trop la colère qui anime les agriculteurs français. Ces derniers constituent alors une chaîne. Les paquets débordant de tomates passent de bras en bras et sont, avant d’être redistribués à des œuvres caritatives, entreposés au sol. Symboliquement. "Regardez-moi ces emballages plastiques qui devraient être interdits, et ces tomates… Quelle honte, déplore amèrement Antoine, de Nantes. Elles ne sont même pas arrivées à maturité. Elles poursuivent leur développement dans les camions pendant le trajet entre le Maroc, l’Espagne puis la France. Et après, les clients vont se plaindre que l’on ne vend pas de bonnes tomates en France."

Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines.
Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines. Laura Causanillas

Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines.
Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines. Laura Causanillas

Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines.
Après avoir tracté puis contrôlé des camions au péage sud de l’A9 à Perpignan, les agriculteurs sont allés dans un magasin de la grande distribution pour placer des autocollants "origine Maroc" sur des tomates marocaines. Laura Causanillas

Des stickers jaunes "origine Maroc" collés sur des tomates en magasin

11 h 30 dans une enseigne de la grande distribution à Canohès. "Elle est où l’étiquette qui informe en rayon que c’est un produit d’origine marocaine ? Il n’y a rien", lance Bruno Vila, président de la FDSEA 66. "En rayon c’est obligatoire, vous connaissez la réglementation ? Pour nos produits, tout est écrit. Pourquoi ce n’est pas écrit pour les produits marocains ?", enchérit Pierre Hylari, nouveau président des Jeunes agriculteurs d’Occitanie. Le consommateur est trompé et c’est impuni. La grande distribution plaide souvent l’erreur humaine. Mais nous, cette erreur humaine nous coûte cher." Face à des responsables de magasin agacés ou stupéfaits, les agriculteurs ont entrepris une session d’étiquetage sur des lots de tomates en collant des stickers ronds et jaunes "Origine Maroc." "Nous, on connaît les marques marocaines. Mais vous ? On veut montrer aux consommateurs qu’ils n’achètent pas français car tout est trompeur l’étiquette, le vocabulaire… Tout", dénonce Jean Henric, président des Jeunes agriculteurs 66.

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Les commentaires (21)
turbulent silence Il y a 14 jours Le 18/05/2024 à 12:27

de plus ces importations viennent en partie du Sahara Occidentale colonisé par le Maroc sans reconnaissance de l 'ONU , dans la région de Dakhla avec le soutien de sociétés françaises ces importations sont illégales et ne devraient pas bénéficier des accords de libre échange . les douanes le savent trés bien mais ne font rien car il ne faut pas se facher avec le royaume marocain . le smig agricole marocain officiel est de 8,26 euros par jour ! à ce tarif pouvons nous parler de concurrence "libre et non faussée" ?

Selim4 Il y a 15 jours Le 17/05/2024 à 11:13

Effectivement, les normes ne sont pas les mêmes,mais c'est pas aussi le même prix sur les étals,et pour un retraité ou un ménage de 4 qui vivent avec 1000EUR/mois cela fait une différence,ils ont besoin de manger.Les fruits et légumes étant des denrées périssables,à durée de vie courte,pour le directeur d'un Supermarché,préfère acheter ce type de produit car lorsqu'il ne peut plus les vendre(trop murs,plus présentables) la perte de chiffre d'affaires est moindre,vu qu'il obligé de les détruire.Après il est vrai qu'il faut être intraitable sur l'étiquetage,souvent trompeur pour que l'acheteur soit libre de son choix.

kowabonga Il y a 15 jours Le 17/05/2024 à 11:05

mais c'est quoi cet article...
y etiez vous?
de mon point de vue, 50 pélo venu bourrés jetter des bombes artisanales, tomates, artichauts...
ils ont monté des barricades qu'ils ont enflammé...
ils ont coupé les câbles des portails, tout ça devant la police...
j'ai ramassé des dizaines de canettes, ils en ont jetté partout.
je comprends leur colère, mais vous etes censé faire de l'information, être factuel.