L’édito du 3 mai. Intellectuels

  • L’édito du 03/05.
    L’édito du 03/05.
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Depuis les années 80, c’est un penseur communiste italien, Antonio Gramsci, qui inspire une bonne partie de l’extrême droite. Aucune communauté d’idées entre eux mais, dans le sillage du militant et écrivain Alain de Benoist par exemple, c’est la méthode qui intéressait un mouvement alors totalement dans l’oubli. Pour conquérir le pouvoir, il faut d’abord remporter la bataille culturelle. Il faut faire en sorte que ses propres idées soient partagées quasi naturellement, admises comme des évidences par le plus grand nombre et notamment les intellectuels.

Lançant à Lyon son école privée en 2018, l’Institut des sciences sociales, économiques et politiques, Marion Maréchal Le Pen invoquait à son tour Gramsci. Et deux jours après le meeting de Jordan Bardella à Perpignan, la ville dont Louis Aliot est le maire reçoit une brochette impressionnante de penseurs, écrivains et intellectuels, tous très médiatiques et dont la plupart récusent l’étiquette extrême droite. Ils peuvent venir de la gauche (Eric Naulleau), du gaullisme (Guaino), se dire libertaire (Onfray) et probablement sont-ils sincères. Mais leurs inquiétudes – masculinité contrariée, demande d’autorité, angoisse civilisationnelle, islam politique – saturent le débat politique dans son ensemble pendant que Jordan Bardella caracole en tête des sondages. Même Alain de Benoist est invité à Perpignan. Pour constater la victoire d’une stratégie ?