Tribunal de Carcassonne : "Sur le moment j’étais vraiment énervé, mais ce n’était pas mon intention de lui faire mal"

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  • Cette affaire a été jugée ce vendredi 3 mai 2024, au palais de justice de Carcassonne.
    Cette affaire a été jugée ce vendredi 3 mai 2024, au palais de justice de Carcassonne. L'Indépendant - BOYER Claude
Publié le
Yannick Bonnefoy

Ce vendredi 3 mai 2024, un espagnol de 45 ans été jugé devant le tribunal à juge unique de Carcassonne, pour répondre de violence par conjoint (deux jours d’ITT) en présence d’un mineur. Les faits remontent au 18 janvier dernier, à Limoux.

Depuis les faits de violences par conjoint qu’on lui reproche en présence de son fils de 9 ans, il ne vit plus avec sa compagne mais a "le projet de revenir avec elle". Ensemble, ils ont trois enfants dont deux, âgés de 3 et 9 ans, qui étaient encore sous leur toit lors des faits visés. Ce 18 janvier dernier, seul le garçon de 9 ans installé dans le canapé a été témoin de la bagarre entre son père et sa mère. La fillette de 3 ans étant en train de dormir dans une pièce à côté… Ce soir-là, c’est une agente d’entretien œuvrant dans un immeuble de la rue Jean-Jaurès à Limoux, qui a téléphoné à la gendarmerie après avoir entendu des cris, un bébé pleurer et une femme demandant à l’aide : "Il est en train de tabasser sa femme !" Sur place, la victime a un ongle cassé qui saigne. Elle explique aux gendarmes que suite à une énième dispute, son compagnon l’a poussée contre le mur, lui a mis une claque qui l’a fait chuter, pour continuer à coups de poing dans le visage. S’il y a beaucoup de bagarres dans le couple selon le voisinage, c’est la première fois depuis deux ans, qu’il la frappait. Lors de la garde à vue qui a suivi, le père de famille violent a contesté les faits en indiquant qu’ils s’étaient repoussés l’un et l’autre.

Ces enfants n’ont pas à voir ce qu’ils ont vu !

Ce vendredi 3 mai, c’est dans ce contexte que Raul a comparu devant le tribunal à juge unique de Carcassonne. Âgé de 45 ans, cet Espagnol assisté d’une interprète a reconnu qu’il avait eu une dispute : "Je l’ai repoussée car elle me griffait. Oui, elle est tombée par terre ! Mais c’était des violences réciproques. Sur le moment j’étais vraiment énervé, mais ce n’était pas mon intention de lui faire mal. Pour moi, ça n’a pas été si grave que ça !" Deux jours d’ITT ont tout de même été relevés dans le certificat médical. Depuis les faits, le temps est passé mais rien ne s’est passé. Notamment en termes de soins en lien avec la consommation d’alcool et de cocaïne du prévenu. "C’est une consommation occasionnelle, pas une addiction", a-t-il répliqué au tribunal. Placé sous contrôle judiciaire depuis les faits, Raul est désormais maçon, et vit à droite et à gauche. Il est actuellement suivi par le juge des enfants qui a mis en place une mesure de placement à domicile chez la mère. C’est la deuxième fois qu’il passe devant la justice pour des violences sur la mère de ses enfants.

Aux intérêts de l’Udaf, administrateur ad hoc des enfants du prévenu, Me Philippe Gros s’est retrouvé fort dépourvu dans son intervention en l’absence d’audition des jeunes victimes : "Deux enfants mineurs étaient présents ce jour-là. Ce sont des victimes indirectes des faits de violences de monsieur sur leur mère…" La somme de 300 € a été réclamée pour chacun des enfants. Au ministère public, le substitut du procureur est revenu sur les violences récurrentes dans le couple : "Ces enfants n’ont pas à voir ce qu’ils ont vu ! Ça a des conséquences pour eux." La peine de six mois de prison assortie d’un sursis probatoire de deux ans a ainsi été requise, avec des obligations de soins et de travail. À l’issue d’un bref délibéré, le tribunal a suivi ces réquisitions à la lettre.

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