Accélération des énergies renouvelables dans l’Aude : la bascule entre éolien et photovoltaïque confirmée par la première cartographie départementale

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  • Entre 2022 et 2023, selon Enedis, le nombre de sites photovoltaïques dans l’Aude a bondi de 33 % (de 7 471 à 9 930).
    Entre 2022 et 2023, selon Enedis, le nombre de sites photovoltaïques dans l’Aude a bondi de 33 % (de 7 471 à 9 930). L'Indépendant - BOYER Claude
Publié le , mis à jour

Le 15 avril, la préfecture a publié la 1re cartographie qui recense les zones d’accélération des énergies renouvelables votées par 72 communes. Un document qui confirme que l’éolien n’a décidément plus le vent en poupe… à la différence d’un photovoltaïque en plein boom.

Depuis le 1er juillet 2023, les communes audoises devaient plancher avec à l’esprit la date butoir du 31 janvier 2024 : une échéance donnée pour délibérer en conseil municipal sur les zones d’accélération pour l’implantation d’installations terrestres de production d’énergies renouvelables (EnR). Des zones voulues par la loi "accélération de la production d’énergies renouvelables" (APER), adoptée en mars 2023. C’est finalement au 15 mars 2024 que la préfecture de l’Aude avait repoussé la "deadline".

A lire aussi : Aude : comment 72 communes ont permis de dresser la première carte d’accélération des énergies renouvelables

De quoi profiter un peu plus longtemps de l’appui fourni par l’Etat et par le syndicat audois d’énergies et du numérique (Syaden), venu en renfort pour accompagner les collectivités : avec deux webinaires, un questionnaire permettant de faire remonter les nouveaux projets en gestation, ceux en cours de développement ou encore non construits, le Syaden a escorté plus de 50 communes. A l’arrivée, un arrêté préfectoral daté du 15 avril 2024, avec une cartographie et cinq pages d’annexe listant les 263 zones d’accélération pour les 72 communes qui se sont prêtées au jeu, avec 114 millions de m2 recensés, soit 11 400 hectares.

87 % des zones d’accélération sont orientées vers du photovoltaïque.
87 % des zones d’accélération sont orientées vers du photovoltaïque. Infographie L'Indépendant - Infographie L'Indépendant

Aujourd’hui, l’éolien n’est pas une énergie que les communes souhaitent voir se développer

Un document qui confirme l’évidente tendance, et le règne annoncé du photovoltaïque : 87 % des zones proposées concernent ainsi du photovoltaïque, au sol, sur ombrières, sur toiture ou en agrivoltaïque. Et avec les limites imposées sur les projets éoliens pour préserver notamment la biodiversité, seules neuf zones subsistent. Une tendance que confirme le directeur adjoint de la DDTM, Xavier Piolin : "Sur l’éolien, le développement se consacre plutôt à du renforcement de sites déjà existant (repowering, Ndlr). Aujourd’hui, ce n’est pas une énergie que les communes souhaitent voir se développer."

A lire aussi : Energies renouvelables dans l’Aude : "Les zones d’accélération, du gagnant-gagnant pour les communes et les porteurs de projet"

Une bascule confirmée par l’évolution de la production des EnR à l’échelle du département : entre 2022 et 2023, selon l’observatoire français de la transition énergétique (Enedis), le nombre d’installations éoliennes a augmenté de 2 % (de 53 à 54), quand les sites photovoltaïques bondissaient de 33 % (de 7 471 à 9 930) ; tendance confirmée du côté de la puissance installée, avec +13 % pour le photovoltaïque (de 322 à 324 MW) et + 2 % pour l’éolien (465 à 484 MW).

Des retards qui s’accumulent à l’échelle nationale

Le 2 avril 2024, dans une cinglante missive, la présidente du Haut Conseil pour le climat, la climatologue Corinne Le Querré rappelait le Premier ministre Gabriel Attal à ses devoirs, en constatant "qu’après plusieurs consultations et débats, ni la loi de programmation énergie et climat, ni la Stratégie française énergie et climat, ni la 3e Stratégie nationale bas carbone, ni le 3e Plan national d’adaptation au changement climatique, ni la 3e Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) n’ont été formellement adoptés, en dépit des obligations législatives". Des documents "essentiels afin de guider l’action climatique à long terme". La PPE, attendue en 2023 après un débat parlementaire, sera finalement fixée par décret d’ici fin 2024. De quoi conforter l’idée de "dérive du calendrier" évoquée par Corinne Le Querré. En rappelant que la PPE fixe tout simplement les objectifs de puissance et de production pour les différentes filières renouvelables d’ici à 2030 et 2035. Des caps livrés en n’oubliant pas qu’en 2020, la France était le seul pays de l’UE à ne pas avoir atteint la part attendue des énergies renouvelables dans sa consommation (19,3 pour 23 %). Fin 2023, la France comptabilisait 22,3 gigawatts d’EnR raccordés… pour un objectif de 24,1 GW.

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Les commentaires (3)
infocrit Il y a 6 jours Le 25/05/2024 à 14:45

il n'est nul besoin du renouvelable le nucléaire suffit et pour beaucoup moins cher
tous ces projets sont écocides
la corruption est partout dans ces projets qui ne sont pas du tout écolos

Anonyme54629 Il y a 19 jours Le 12/05/2024 à 21:58

Oui, on a remarqué. Des panneaux solaires partout

Winnies Il y a 19 jours Le 12/05/2024 à 17:40

En France, 70% des panneaux voltaïques proviennent de Chine et plus de 50% des composants des éoliennes (mât, pale et turbine), un mât fabriqué en France revient plus cher qu'un mât importé de Chine. Plus de 50% des batteries et moteurs des véhicules électriques etc...